Dans le monde de la copropriété, l’annexion des parties communes est un sujet qui suscite souvent des interrogations. En effet, il n’est pas rare que certains copropriétaires souhaitent agrandir leur espace privé en annexant une partie commune. Mais est-ce vraiment possible ? Et surtout, faut-il une autorisation pour procéder à cette annexion ?
Cet article se propose d’éclairer votre lanterne sur ces questions cruciales. Nous aborderons les règles juridiques régissant l’annexion des parties communes en copropriété et nous vous aiderons à comprendre si une autorisation est obligatoire ou non dans ce contexte.
Comprendre et respecter les parties communes en copropriété
Dans une copropriété, les parties communes sont des espaces partagés par tous les propriétaires. Elles comprennent notamment la toiture, les murs porteurs, les jardins, cours, voies d’accès et équipements collectifs tels que l’ascenseur ou le système de chauffage.
Chaque copropriétaire a le droit d’utiliser ces zones, à condition de ne pas entraver leur usage normal et de respecter les droits des autres. Le règlement de copropriété peut accorder un droit de jouissance exclusif sur certaines parties communes à un propriétaire, mais cela ne lui donne pas pour autant un droit de propriété.
Achat et annexion des parties communes : un processus réglementé
Un copropriétaire peut envisager d’acquérir une partie commune pour agrandir son espace privé. Cependant, cette démarche nécessite l’accord du syndicat des copropriétaires et un vote en assemblée générale. Le prix d’achat est déterminé lors de cette assemblée, où il peut être sujet à négociation.
Des frais supplémentaires peuvent s’appliquer pour établir un métrage précis et recalculer les tantièmes de copropriété. Si un copropriétaire annexe une partie commune sans autorisation, la copropriété peut exiger sa restitution et le remboursement des dommages causés. En cas de non-conformité, cela pourrait entraîner des complications lors de la revente.
La prescription acquisitive en copropriété : une annexion non contestée peut devenir privative
En copropriété, la prescription acquisitive ou usucapion est un mécanisme juridique qui permet à un copropriétaire d’acquérir une partie commune annexée sans autorisation, si celle-ci n’a pas été contestée pendant 30 ans.
Cette occupation doit être publique, continue et interrompue, même en cas de changement de propriétaire du lot concerné. L’usucapion peut également être invoquée après 10 ans si le copropriétaire a acquis le bien de bonne foi et possède un titre de propriété erroné.
Cependant, il revient au copropriétaire d’apporter la preuve de son occupation privative depuis plus de 10 ou 30 ans. En l’absence de preuve, il devra restituer les lieux dans leur état initial et pourrait être tenu de payer des dommages et intérêts.