Une mesure salutaire pour certains, mais catastrophique pour d’autres. Le nouveau front populaire, arrivé en tête des élections législatives prévoit justement de rehausser le SMIC à 1600 € contre 1 398,70 € aujourd’hui.
Une revalorisation qui ne cesse de susciter des débats entre économistes et politiciens depuis qu’elle a été abordée. Voyons dans cet article pourquoi cette nouvelle mesure peut être problématique sur le fond.
Une mesure jugée catastrophique et dangereuse
Revaloriser le SMIC de 14,39 % pour qu’il atteigne les 1600 €, c’est l’une des mesures phares que le bloc de gauche veut mettre en place. Si certains observateurs apprécient les avantages de ce nouveau changement, d’autres s’alarment sur ses conséquences qui peuvent être dévastatrices, principalement pour les petites et moyennes entreprises. Déjà fragiles face à la concurrence et les différentes charges, elles pourront ne plus supporter une hausse salariale.
Beaucoup risquent de licencier certains de leurs employés ou pire, fermer leurs portes. PME et artisans seraient donc les premières victimes de cette mesure, qui pourrait en plus provoquer un chômage de massage. Dans ses calculs, l’Institut Montaigne évoque entre 230 000 et 380 000 pertes d’emplois. Un calcul qui reste toutefois encore théorique.
D’un autre côté, il ne faut pas négliger l’effet inflationniste de cette nouvelle mesure. Car oui, plus de charges salariales représentent des couts supplémentaires, et pourraient provoquer une hausse des couts et des services proposés par les entreprises. Si le maintien du pouvoir d’achat était donc son principal objectif, cette mesure risque d’être inefficace.
La frustration de certains salariés
Les travailleurs qui sont payés juste au-dessus du SMIC pourraient être frustrés par cette nouvelle mesure. Car oui, ils ne bénéficieront pas d’augmentation ! Ce qui peut mener à une certaine sensation d’injustice qui aura probablement des conséquences négatives sur leur productivité. Inévitablement, les entreprises pourront faire face à d’autres demandes de revalorisation de salaires.
Il faut aussi souligner que cette augmentation du SMIC à 1600 euros fera hausser le nombre de travailleurs payés au salaire minimum qui était déjà de 17,3 % en 2023. Une situation qui peut réduire les perspectives d’évolution de carrière, selon les économistes.
D’autres experts comme Clément Carbonnier estiment toutefois que si cette revalorisation est accompagnée de dispositifs aidant les entreprises les plus exposées, elle pourrait être bénéfique sur le long terme.
Un décret qui devra passer par le Chef d’État
Le NFP le sait très bien : la revalorisation du SMIC doit passer par un décret. Bien que la mesure est envisageable, il faut savoir qu’elle doit d’abord être signée par le Premier ministre et le Chef de l’État lui-même avant d’être validée. Pour le moment, c’est une étape qui reste encore incertaine.
Et comme discuté précédemment, même si cette mesure venait à être adoptée, ce ne sera pas l’ensemble des salaires qui sera augmenté. Sinon, il faudrait avoir l’accord de tous les partenaires sociaux.